fête des malades 03 juin 2007
" Outre le fait d'inviter chaque fidèle à trouver personnellement
du temps à passer en prière devant le Sacrement de l'autel, il est de mon devoir de solliciter les paroisses elles- mêmes et les autres groupes ecclésiaux pour que
soient promus des moments d'adoration communautaire. Évidemment, les formes déjà existantes de dévotion eucharistique
conservent toute leur valeur. Je pense, par exemple, aux processions eucharistiques.Opportunément rénovées et adaptées
aux diverses circonstances, de telles formes de dévotion méritent d'être aujourd'hui encore cultivées (195)".
Benoît XVI (
sacramentum caritatis)
Comme chaque année depuis l'an 2000, un temps fort dans la paroisse - et concernant
tout le Doyenné - est la fête des malades, célébrée le 3 Juin . Elle consiste en une procession eucharistique à travers les rues du village, où l'on rend
grâce publiquement pour le miracle du 3 Juin 1729 et où l'on prie plus particulièrement pour les malades .
rappel historique ( voir plus en détail la conférence de 1974 )
1729. Cette année- là, une épidémie ravageait depuis le mois de mars le village de Saâcy, alors habité par des
catholiques et des protestants. La maladie eut des conséquences désastreuses : des chroniques disent que les deux tiers des habitants moururent.
Devant l'importance de l'épidémie, le curé d'alors - l'Abbé Jean-Gabriel Saunier - demanda à l'évêque de Meaux - le cardinal de Bissy - l'autorisation de faire une procession du Saint
Sacrement dans les rues du village. Cette cérémonie eut lieu le 3 juin. Elle fut suivie par tous les habitants de la vallée, catholiques et protestants priant ensemble. Le curé s'arrêta devant
chaque maison où se trouvait un malade et donna la bénédiction avec le Saint Sacrement. En deux ou trois jours, l'épidémie s'arrêta (le vitrail central de l'église de Saâcy en porte témoignage et
reconnaissance).
Le cardinal de Bissy institua alors par ordonnance, une procession annuelle fixée au 3 juin. C'est peu à peu que, à Saâcy, cette solennité fut appelée <<Fête des Malades », un nom fort bien
choisi puisque ainsi, non seulement on rappelle ce qui se passa le 3 juin 1729, mais encore on associe à la cérémonie tous les malades en priant pour leur guérison et leur salut.
-------------------------------------------------
C'est donc sous un soleil radieux que, vers 11h 30 après la messe, notre procession s'engagea dans les rues de Saâcy selon un parcours établi dès son origine. La Croix en tête, est suivie des
bannières de chacun des villages du secteur.
_
__
_
…/…
Les enfants, si aimés de Jésus, sont associés à divers titre à la procession. Le groupe de ceux qui feront leur
profession de foi le 17 juin, en aube et avec de belles bannières jaunes, était très bien ordonné et, bien préparé par leur catéchiste, suivait avec grand sérieux. De même les plus jeunes,
munis eux de clochettes annonçant le passage du céleste médecin, prenaient leur rôle très à cœur (certains diront .....peut-être un peu trop ...pour les oreilles...), c'est quand même très
amusant de "sonner autant qu'on veut".... Quant aux plus jeunes, ils manifestaient leur amour d'enfant en jetant des pétales de fleurs devant les pas de Jésus, ce qui n'est pas sans rappeler
l'entrée triomphale à Jérusalem, le jour des Rameaux.
Les servants d'autel entourant le dais, ont assuré leur rôle avec entrain et bonne humeur : oriflammes, thuriféraire(*)..
__
Au centre de la procession, le Saint Sacrement était porté cette année par le père Bruce Wren, directeur de l'école apostolique de l'Immaculée Conception à Méry-sur-Marne. De nombreux frères et abbés ainsi que la plupart des élèves étaient
également présents, témoignant par leur attachement aux manifestations du secteur paroissial, leur sens profond de l'Eglise qui a plusieurs demeures mais qui, surtout, est une grande famille.
Nous les en remercions chaleureusement.
Nos chers malades se trouvaient Juste après le dais, peu nombreux mais qui d'une manière certaine, représentaient tous leurs frères absents. A nous organisateurs, de faire en
sorte qu'ils soient plus nombreux l'année prochaine, en facilitant .transport, accueil et accompagnement.
La chorale et les fidèles leur font escorte. L'animation pendant le parcours se fait sous forme de cantiques alternant avec des litanies et des prières pour les malades.
Comme de coutume, deux reposoirs nous attendent sur le chemin. Ils permettent un temps plus fort de prière, le père Piotr y médite un passage de l'Evangile, une bénédiction y est donnée et le
père Bruce - reposé lui aussi - repart avec la foule.
__
C’est au chant de "si le père vous appelle à aimer comme il vous aime" que la procession entre dans l'église. Les bannières se disposent de chaque côté de l'allée centrale,
faisant ainsi une haie d'honneur au Christ Jésus. La cérémonie s'est achevée par une bénédiction solennelle du Saint Sacrement .
Soyons assurés que notre sauveur entend ces prières, qu'elles Lui font plaisir et qu'Il ne tardera pas à exaucer une telle manifestation de la foi de son peuple qu'Il aime. Il
nous faut être patients et élever nos cœurs vers les réalités spirituelles, sachant que tout le reste nous sera donné par surcroît.
Nous " inscrivons " cette manifestation et la mettons au crédit de la pastorale diocésaine d'une église en actes, sachant que sans LUI nous ne pouvons rien faire, mais qu'avec
LUI peut et va refleurir un nouveau dynamisme de charité dont Il est la source et le sommet pour la (nouvelle) évangélisation.
…/…
Partage et réflexion
Comme d'habitude, chez des amis de Saâcy se sont réunis ceux qui le souhaitaient pour un pique-nique tiré du sac. L'ambiance y est toujours chaleureuse et permet d'échanger les impressions,
émotions suscitées par la procession. Des idées nouvelles, des améliorations pour le futur, des projets voient ainsi le jour.
Vers 15 h, une conférence était proposée par Madame Lalaut-Weber. Elle nous a
présenté l'exhortation apostolique de notre saint père le pape "Sacramentum caritatis" (voir n° 21), le sacrement de
l'amour qui est l'Eucharistie. Ce deuxième grand document du pape fait suite à sa première encyclique "Deus Caritas Est" : Dieu est Amour. C'est une continuité et un approfondissement de ce qui
constitue l'essentiel de notre religion. C'est aussi un enseignement et un appel à la pratique du véritable amour chrétien, dans toute sa beauté, sa vérité et, il faut bien le reconnaître, dans
sa difficulté et son exigence, hors de portée de nos seules propres forces.
Mais cela reste l'idéal et c'est à nos propres faiblesse d'y tendre, vers le haut plutôt que de vouloir dénaturer cet Amour pour le rendre plus accessible en le tirant vers le bas. Cela a
d'ailleurs été illustré immédiatement, sous forme d'un débat spontané et cordial malgré les divergences, à propos du cas douloureux des divorcés remariés ou bien encore de tous ces jeunes (et
moins jeunes) couples chrétiens qui vivent ensemble avant d'avoir reçu le sacrement de mariage. Les uns et les autres d'une manière générale - et hors des cas particuliers toujours possibles -
n'ayant pas accès à la réception de l'Eucharistie. Le père Piotr a rappelé la doctrine et
la pastorale de l'Eglise à ce sujet. C'est clair, équilibré, charitable et donc ferme sur la vérité parce que charitable.....
La journée s'est achevée par la prière du chapelet, aux pieds de celle que Saint Pierre-Julien Eymard, l'apôtre de l'Eucharistie, invoquait sous le nom de Notre-Dame du Saint Sacrement.
Nous ne saurions terminer sans remercier Monsieur le maire de Saâcy qui une
fois encore, a permis à la procession de se dérouler dans les meilleures conditions malgré la gène occasionnée, en particulier pour les automobilistes. C'est une image, certes modeste, de ce que
la laïcité bien comprise peut apporter au bien commun qui reste l'objectif des uns et des autres, dans le respect mutuel, la cordialité et la paix.
A l'année prochaine !
--------------------
(*) Thuriféraire : clerc qui, dans les cérémonies de l'Eglise, porte l'encensoir.
______